Ces « enclos » sont dressés dans la vallée du Rhin ou en Bavière. Ces employeurs illégaux sont d’autant plus favorisés que n’ayant passé aucun contrat de travail, ils ne reversent aucune indemnité compensatrice. L’essentiel du déminage est achevé dans le courant de l’année 1946, ce qui explique la baisse régulière des effectifs jusqu’à la fin de l’année 1947. Les dépôts eux-mêmes disposent de services annexes : nous avons ainsi vu qu’en août 1945, au cœur de la crise, les autorités obligent chaque dépôt à s’équiper des structures médicales adéquates ; chaque camp de prisonniers est censé disposer d’une infirmerie et chaque dépôt d’un lazaret. Les inspecteurs notent tout de même que des problèmes de ravitaillement en nourriture et en médicaments subsistent dans certains camps et que certains prisonniers ont été victimes de sévices dans deux autres (ceux de Houdain et de Marles). Il est toutefois difficile à partir de ces quelques informations de cerner précisément ce qu’a été l’opinion de la plupart des Allemands au sujet du maintien en captivité d’un grand nombre de leurs compatriotes. Charles Klein estime, pour sa part, que ce sont 134 000 Allemands qui ont opté pour le travail libre entre avril 1947 et novembre 1948[307], chiffre le plus proche de celui cité par le Comité international de la Croix-Rouge à l’époque ; Philippe Boutté estime, lui, qu’il y a aura au total, près d’une centaine de milliers « d’optants ». Semblablement, comme évoqué au début de l'article, un ouvrage consacré à l’étude des PGA, Geschichte der deutschen Kriegsgefangenen des Zweiten eltkrieges (Vol. D’après un rapport destiné à la sûreté nationale (« valeur sûre »), les rations des prisonniers sont doublées début novembre à Dunkerque[163]. Nombreux sont les exemples retrouvés dans les archives. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/90, Courrier de la direction de la main-d’œuvre étrangère, ministère du travail, au ministère des affaires étrangères, « Rapatriement des travailleurs libres originaires de la zone soviétique dont le contrat arrive à expiration postérieurement au 31/12/48 », 31 août 1948. Cet ancien PG, Ernst Heiner, en témoigne : « (…) chaque homme aurait dû savoir, dès le début, combien de temps, il allait rester prisonnier. Dès lors, les autorités entrent dans une logique de séduction. Surtout, la captivité des prisonniers allemands fut au cœur d’une polémique d’envergure internationale. Toujours est-il que selon Monsieur Herrou, l’entente entre tous les membres de l’équipage était des meilleures ; la vie en mer et les nécessaires promiscuité et solidarité qui l’accompagnent peuvent peut-être l’expliquer. Pourtant les prisonniers pensaient que comme (…) ils mourraient de faim, il était préférable de signer. Le travail des historiens reflète en effet nécessairement, dans une certaine mesure, les préoccupations et la configuration de la mémoire collective du moment. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau, Côte 770623/86, Note du Ministère de la Santé et de la Population, « Emploi des Travailleurs libres », 16 décembre 1947, Archives nationales contemporaines de Fontainebleau, Côte 770623/84, Destinataire et expéditeur inconnus, « Instruction du gouvernement français destiné[e]s aux PGA, non daté (. Cela explique en grande partie le ressentiment des PG démineurs. Découvrez Le défilé de la victoire sur les Champs-Élysées en 1944 analysée par Alexandre SUMPF au travers d’œuvres et d’images d’archive. D’après le témoignage de Johannes Sticker, l’affection des PG dans les commandos ruraux répond à des procédures très souples. Il y avait dans le camp des enfants et des vieillards. Certes la Libération est célébrée dans la liesse mais elle s’accompagne d’actes de vindictes populaires qui sont autant de preuves du traumatisme national subi : épuration des premiers jours en dehors de tout cadre légal, tonte des femmes, etc. Pour information, début 1948, l’armée emploie encore 8 000 prisonniers, tous SS, répartis comme suit : 5 500 pour l’armée de terre (446 dans la région de Lille), 300 pour l’armée de l’air (aucun dans la région de Lille) et 2 200 pour la Marine (50 dans la région de Lille), dont 1 540 prisonniers dans la seule troisième région militaire (celle du Grand Ouest)[248]. Les 850 prisonniers encore présents en février 1950, ceux auxquels Charles Klein fait référence[307] dans son ouvrage, sont donc probablement pour l’essentiel des PG condamnés pour des crimes et des délits de droit commun. D’où viennent ces prisonniers débarquant dans le Nord ? Ces contrôles semblent très efficaces : on le voit dans le second tableau, si seuls 20 474 PG ont été acceptés comme travailleurs libres au 1er septembre 1947, ils sont 52 646 au 1er octobre. Bien entendu, les effectifs des PG mineurs étaient proportionnellement beaucoup plus importants dans le Nord-Pas-de-Calais, comme le montre le graphique 4 et c’est ce qui explique que c’est la région de Lille qui conservera le plus grand nombre de PG en 1948. Certains tribunaux se sont en effet plaints début 1949 du fait qu’un certain nombre de dossiers relatifs à de tels accidents demeuraient en instance en raison de l’impossibilité de contacter ou de faire venir les victimes. À l’âge de 22 ans, je commence une formation commerciale à Düren. Cet Allemand joue le rôle de médiateur entre les PG et l’administration française. Or, légalement, la perception d’un impôt ou d’une taxe nécessite d’être encadrée par une loi spécifique. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Z 22, note de la direction des conventions administratives, ministère des Affaires étrangères, 6 juin 1945. Dès lors qu’une partie de l’histoire s’écrit à la barre, pourquoi s’intéresser, étudier et publiciser un épisode pour lequel aucune demande de réparation n’a, encore, été déposée ? Pour le ministre du Travail, il s’agit non seulement de défendre l’image de la France mais aussi, par là même, de favoriser, parmi les PG, le plus grand nombre de candidatures de travailleurs libres. Or les mines paralysaient la vie économique des régions où elles étaient disséminées. La pression de cette opinion continue ses ravages. Un certain trait d’état d’esprit ressort des archives : aux yeux de certains Français, rien ne peut égaler la qualité du travail fourni par les prisonniers allemands. En premier lieu parce qu’il a été le théâtre de l’offensive allemande de mai-juin 1940 et d'autre part parce que ce fut une région militairement stratégique sous l’occupation, le Nord a été lourdement touché par la guerre. À cet égard, si à gauche la SFIO tente, dans un premier temps, de se rapprocher du parti communiste, les dirigeants socialistes prennent néanmoins progressivement conscience de sa dangerosité supposée ou avérée. Début juillet, les autorités demandent dorénavant la livraison de pas moins de 1 300 000 prisonniers de guerre, un chiffre qui contraste fortement avec ceux des précédentes demandes[51]. À partir de ces dépôts, les PG sont affectés dans les différents secteurs économiques suivant les priorités définies par la direction de la main d’œuvre, service placé sous la tutelle du ministère du Travail. En cas de complication avec une autre maladie, les PG malades risquent le plus souvent de succomber. Le Ministère du Travail, par ses efforts, a largement contribué au succès du programme du Travail Libre. D’après le Service Historique de l’Armée de Terre (Vincennes)[124], il y aurait eu 17 773 morts en 1944 et en 1945. Inspectant certains camps sous administration française en août 1945, un lieutenant-colonel note que les PG y sont âgés entre 13 et 60 ans, que les camps, à l’exception de deux d’entre eux, ne présentent aucun abri en dur ; les prisonniers en sont réduits à se loger dans des abris de fortune (toile de tente, gourbis en boites de conserve), voire dans des trous creusés dans le sol. Si la « transformation » du PG est définitivement validée, ce dernier se voit remettre, en mairie, carte d’identité d’étranger et carte de travailleur étranger. À Metz, Date inconnue, probablement 1946. Ce déséquilibre est d’autant plus remarquable qu’au Canada, l’événement de la détention des prisonniers allemands a revêtu une importance moindre : d’une part, il ne s’agissait pas de détenir des centaines de milliers de prisonniers mais 35 000 et d’autre part, la détention canadienne a été motivée par des enjeux sécuritaires inhérents à la guerre en cours et non par des considérations économiques faisant exceptionnellement fi des conventions internationales. Rappelons pourtant que l’article 4 de la convention de Genève de 1929 stipule que la puissance détentrice doit pourvoir à l’entretien des prisonniers[39]. Ces PG sont placés sous le contrôle direct des autorités françaises libres avant que ne soit créée la Direction et Inspection des Prisonniers de Guerre (DIPG). Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Série Z 22, Courrier du consul général à Bâle à l'ambassade française en Suisse, 19 avril 1946, Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), Côte 770623/84, Extrait du journal allemand. Malgré ses théories qu’aucun travail n’est venu appuyer jusqu’à présent, cet ouvrage a eu le mérite de remettre la question des prisonniers allemands sur le devant de la scène académique. Pour ce qui est des camps sous administration française, le général Boisseau transfère son service, la Direction et Inspection des Prisonniers de Guerre, à Paris en septembre 1944. De plus, en procédant aux internements massifs des personnes accusées de collaboration – 6 800 personnes dans la région –, il sut aussi rapidement calmer l’ardeur populaire[64]. Nous faisions de grandes illusions. Quant à la nouvelle presse allemande, elle semble, de manière occasionnelle, manifester son hostilité envers les autorités françaises. Le temps n’est pas encore venu d’envisager de faire des prisonniers étrangers une simple main-d’œuvre. Témoignage plus cocasse, un autre prisonnier, Helmut Evers, tombé sous le charme du pays dans lequel il fut détenu durant deux années puis dans lequel il travailla une année, écrit aux autorités judiciaires françaises après sa libération pour les prier d’être autorisé à pouvoir revenir aussi souvent qu’il le souhaite en France, en dépit des petites infractions qu’il avait commises[38]. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau, Côte 770623/85, Note de la direction générale de la main-d’œuvre, Ministère du Travail, « Option des PGA en vue de leur transformation en TL par activités collectives au 1/10/47 », 6 novembre 1947. Toujours est-il qu’étudier la question des prisonniers de guerre allemands requiert donc de garder à l’esprit ces particularités mémorielles propres à la France. Néanmoins, les débuts de la quatrième république vont de pair avec une stabilisation de la vie politique, et cela en dépit de la fin du tripartisme politique qui laisse craindre, un temps et à quelques-uns, une guerre civile. À l’heure où les revendications indépendantistes laissent présager des interventions armées dans certaines colonies et en premier lieu, en Indochine, il n’est, somme toute, pas surprenant que la Légion étrangère s’intéresse aux anciens soldats de la Wehrmacht ou aux SS, souvent aguerris, détenus dans les camps français. Ils reçurent immédiatement un traitement de faveur et restèrent quelques jours au camp pour attirer éventuellement d’autres volontaires, mais en vain »[237]. Sur le plan économique il est probablement considérable, les Allemands ayant joué le rôle d’une main-d’œuvre bon marché dans les secteurs économiques clés d’une France en proie à de graves crises économique et démographique. « Le service s’occupe de soi-disant criminels de guerre allemands. Cela peut d’abord s’expliquer par le fait qu’on ne s’intéresse qu’à ces hommes que depuis peu. Dans mon calendrier il y a comme un bloc de pierres brisées avec l’inscription « doute » qui faisait allusion à la déception qui nous démoralisait. Du reste, l’idée même de mettre au travail les prisonniers de guerre est vraisemblablement née au sein de l’État-major d’Eisenhower à la fin de l’année 1944 : peut-être y a-t-on vu une solution temporaire à l’entretien des huit millions d’Allemands capturés. Or ce « travail libre » contrarie si fortement Moscou que les autorités soviétiques refusent à prendre connaissance, fin 1947, du nouveau plan américain de rapatriement des prisonniers allemands. Depuis 1946, les autorités voient les nouveaux immigrants, notamment nord-africains, comme les substituts économiques des Allemands, substituts auxquels il faut progressivement accoutumer les employeurs[271],[454]. Au vu des archives consultées, il semblerait qu’à l’opposé, l’URSS ait aussi fait pression sur les autorités françaises, quoique de manière plus insidieuse et pour des raisons différentes de celles des Américains. D’après certains employeurs, seuls les travailleurs libres allemands, anciens PG, fournissent un travail de qualité, au contraire des travailleurs des autres nationalités[429]. Un prisonnier allemand, même allemand, est un être humain ». Mais les uns comme les autres étaient avant tous des marins embarqués sur le même bateau et courant les mêmes risques. De fait, dans cette région, un certain nombre de prisonniers logent dans des camps miniers. C’est le 23 décembre 1944, lors de la conférence de la Chase Bank, à Paris, qu’ont lieu les premiers accords de livraisons de prisonniers allemands conclus entre et avec les Alliés[40]. Dans Le Monde du 29 septembre[159], Jacques Fauvet évoque la comparaison avec ces mêmes camps et il estime à 1006 les calories quotidiennes fournies aux PG. Pourtant, il est indéniable que cette prise de conscience a marqué le début d’une amélioration des conditions de vie des prisonniers. Le contraste est frappant lorsqu’on sait que durant ce même été 1945 la plupart des PG souffrent de la crise sanitaire. Seuls demeurent les SS « bloqués », autrement dit, ceux appartenant à des unités suspectées de crimes de guerre. La nouvelle commission interministérielle tient sa première séance le 30 novembre sous la direction du ministre Jacquinot[190]. Dès lors, le régime de faveur accordé aux prisonniers sarrois se comprend aisément. La Libération apporte, par ailleurs, son flot d’innovations politiques et sociales. Comme le résume un fonctionnaire au début de l’été 1946 « L’histoire du placement des prisonniers de guerre ennemis en France [jusqu'au printemps 1946] peut se résumer en une suite d’à-coups, brusque afflux de PG suivi d’un arrêt total des opérations, lui-même suivi d’une brusque reprise »[184]. C’est ainsi qu’à l’été 1946, une connaissance du ministre des affaires étrangère ayant vécu aux États-Unis et y entretenant un réseau de relations révèle aux autorités françaises que des sénateurs américains s’apprêtent à entreprendre une campagne contre « le traitement infligé en France aux prisonniers de guerre »[386]. La communauté internationale se mobilise, comme elle le fera désormais jusqu’à la libération totale des prisonniers, à la fin de l’année 1948. À la fin de la guerre, consciente que ces prisonniers sont des otages potentiels, la France tient à mettre en avant le traitement respectueux dont bénéficieraient ses prisonniers de guerre et le fait savoir en premier lieu et indirectement aux autorités allemandes. Un autre prisonnier, Helmut Evers, se souvient aussi que la sépartation avec sa femme et avec sa fille, dont il avait pris la naissance par téléphone en 1944, a été particulièrement pénible[38]. Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Z 22, courrier du ministère des Affaires étrangères au ministère de la Guerre, 2 octobre 1945. Raymond Aubrac évalue à 2 500 le nombre de PG tués, mais il se situe plus vraisemblablement autour de 3 000[209]. Digression intéressante : l’ironie veut que la liberté n’ait été rien d’autre qu’une illusion furtive pour les prisonniers de guerre russes survivants libérés par leurs compatriotes : sitôt libérés, ils seront envoyés aux goulags puisque considérés, pour s'être laissé capturer, comme traîtres à la mère patrie[22]. L’effectif maximum de prisonniers allemands détenus sur le territoire français fut atteint en octobre 1945 avec 750 000 Allemands alors présents. Dès que la guerre sera terminée, en juin, le même ministère du Travail évaluera ses besoins à un chiffre dix fois plus important. C’est une souffrance supplémentaire à endurer. En poste depuis mars 1943 mais ayant atteint l’âge limite statutaire de son grade, le général Boisseau délaisse la fonction d’inspecteur général des PG le 9 juillet 1945 ; le général Buisson lui succède le lendemain[14]. L’emploi des PGA n’en a pas moins été limité, au Canada, à la seule province de l'Ontario et on ne dénombrera pas plus d’un millier de prisonniers affectés aux travaux des champs en 1945. Est-ce que l’on retrouvera du travail au pays ? L’opposition des Français à la « présence allemande » est en effet très marginale. Eisenhower, en personne, atteste de cette haine, circonstanciée, de l’Allemand. Au vu des chiffres cités dans la monographie éditée par les autorités ouest-allemandes en 1963, il est possible que le chiffre de Charles Klein soit légèrement sous-évalué[476]. Néanmoins, la politique d’intégration sociale menée, en Allemagne, auprès des sinistrés de guerre et le miracle économique de la nouvelle République Fédérale des années 1950, a probablement facilité la réinsertion d’un grand nombre d’anciens prisonniers. Horst Fusshöller est affecté au commando de déminage de Soulac-sur-Mer (Gironde) dès sa création, le 15 septembre 1945. La seconde réaction est celle du directeur de la Direction Générale des Prisonniers de Guerre, le général Buisson. Le Nord avait déjà subi l’expérience de l’occupation avec la Grande Guerre et c’est peut-être ce qui lui a permis de conserver plus d’espoir qu’ailleurs. À l’instar des autres prisonniers de nationalité autre qu’allemande, rappelons que ces Italiens sont libérés dès 1946. Ailleurs, les propos d’un militant local du Mouvement républicain populaire en Normandie vont dans le même sens[335]. En vérité, l’armée emploie, jusqu’en 1947, des PG réparties en trois catégories distinctes : les SS employés sans restrictions particulières, les PG libérables sous peu et par conséquent laissés aux autorités militaires puisque non employables dans d’autres secteurs d’activité et les PG dont l’armée est de jure l’employeur mais qui sont de facto délégués des travaux civils sous couvert d’un contrat de travail similaire à un contrat civil[246]. Souffrant de graves séquelles, Friedrich Klauss fut rapatrié en Allemagne en octobre. Landser : l'équipement du soldat allemand 1939-1945, Augustin Saiz, Heimdal Eds. Au moment où les effectifs globaux atteignent leur pic en octobre 1945, on estime qu’il y avait 50 500 prisonniers italiens (dont 38 000 en Afrique du Nord), 50 000 Autrichiens, 10 000 Hongrois et quelques milliers de Roumains contre plus de 750 000 Allemands[379]. Depuis les années 1990, c’est le phénomène inverse, celui de l’hypermnésie, qui a succédé à ces deux premières phrases. Il ressort de cette première réunion que les dépôts militaires français sont en mesure d’absorber un maximum de 6 000 prisonniers, bien que le ministère du Travail estime à 70 750 le nombre de prisonniers nécessaires pour répondre aux besoins économiques du pays. Les jeunes percevaient un petit salaire et touchaient leurs cigarettes une fois par mois ». Celui-ci stipule entre autres choses que le rapatriement se fera au rythme de 20 000 libérations par mois[464]. Dans l’urgence, on délivre tout de même exceptionnellement des vêtements pour les prisonniers mineurs, dont 70 000 pantalons. On prévoyait un bénéfice de plus de 8 milliards de francs pour 1946. Ainsi, en juillet 1945, le commissaire de la République de Lille se plaint à son ministre qu’un inspecteur du Comité international de la Croix-Rouge s’est permis d’examiner la comptabilité d’un camp et d’offrir directement aux prisonniers des boites de lait concentré[330]. Par conséquent, le 1er mai 1947, la rédaction du Wochenkurier est transférée au Ministère du Travail et, pour l’occasion, le journal est renommé le Neurer Kurier. Il nous apprend également, par là même, que des procédés fallacieux ont pu être utilisés pour recruter les prisonniers des premières vagues. La même année en juillet, une grève éclate au camp de Wuillemin dans le bassin minier du Nord[341]. C’était l’Ascension. Les exemples de prisonniers sereins entretenant de bons rapports avec la population française, en-dehors de tout cadre contraignant comme celui précédemment évoqué, ne sont néanmoins pas rares. L’histoire du Wochenkurier illustre probablement, à elle seule, ce qu’a pu être l’histoire de la politique de rééducation française à travers, notamment, son relatif délaissement[363]. Dir. Quasiment la moitié des hommes travaillent dans les campagnes où ils mènent une vie relativement paisible ; il n’est pas rare de les voir véritablement intégrés à la famille de l’employeur. Dès novembre 1946, le gouvernement français – les autorités craignent qu’une libération aussi brutale qu’inéluctable n’ébranle l’économie nationale – décide de mettre en place le système dit des « travailleurs libres »[307]. La France compte alors encore 630 000 prisonniers allemands certaines sources, 408 535 selon le ministère des forces armées en France métropolitaine. Voir la page de discussion pour plus de détails. Quant à l’équipement, il conseille d’utiliser des « friperies inutilisables » ou même d’acheter directement 450 000 couvertures aux Américains. L’emploi de prisonnier allemand peut par ailleurs s’analyser à l’aune du droit international : cette opération, semblable à nulle autre, est-elle conforme aux conventions internationales ratifiées par la France ? « L’accueil à Dijon est très pénible. Ils n’avaient, par conséquent, pas le droit aux honneurs réservés aux anciens combattants, une reconnaissance que certains espéraient peut-être être en droit d’attendre. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 33W38804/49, réponse du préfet du Nord au Comité départemental de Libération, 21 juillet 1945. Ainsi, une partie des travailleurs libres allemands se verront proposer, par les autorités françaises, leur rapatriement en Pologne, dans le cas où ils en sont originaires, avant la fin de l’année 1948, bien que leur contrat de travail courait jusqu’en 1949, sous prétexte que plus aucun convoi d’(anciens) prisonniers de guerre à destination de la Pologne n’aura lieu passé cette échéance. À titre consultatif, un conseil composé de représentants des organisations et associations occupées à résoudre le problème des PG, a été créé au ministère fédéral : il s’occupe des questions relatives aux PG et civils déportés, aux civils internés et aux familles de prisonniers »[26].
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