La Charte de la morale africaine, la morale laïque africaine, câest lâOrganisation de lâunité africaine qui sâen charge. Published By: Sciences Po University Press, Access everything in the JPASS collection, Download up to 10 article PDFs to save and keep, Download up to 120 article PDFs to save and keep. Ce choix, ou mieux encore ce manque de choix, ne saurait remplacer la réflexion sur le legs politique le plus important et le plus redoutable, de par sa puissance et son potentiel de violence mais aussi de par sa promesse dâorganisation du vivre-ensemble, fait par le système colonial aux Africains : lâÃtat africain postcolonial. 27Dans la mesure où il nâavait pas de compte à rendre à la masse dâêtres humains censés être traités comme des « citoyens » et nâétant pas interpelés par la pensée philosophique africaine à répondre de sa légitimité, lâÃtat africain, fort du soutien de lâancien ordre colonial sur lequel il peut toujours compter en cas de menace, fort du pacte avec les nouvelles structures gloÂbales, pouvait pendre toute la place quâil voulait : assumer lâhéritage politique colonial et surtout achever en toute impunité, sans crainte de critique, tout ce qui est nécessaire à sa survie, y compris tuer, torturer, renvoyer en exil, déclarer lâexistence dâune culture nationale, acheter ses opposants, créer son opposition, etc., pendant que la philosophie africaine fait narcissiquement son séjour archéologique auprès de ses ancêtres. Les masques du pouvoir politique en Afrique : En Afrique, la vie sociale ne lie-t-elle pas de façon intrinsèque mystère et pouvoir, relations affectives et rapports d'autorité ? Ils préféreront vivre sans domination plutôt que de vivre sous le joug dâun Ãtat colonial et postcolonial illégitime. Ceci est dâautant plus étonnant que lâÃtat constitue un immense pouvoir aussi bien face à la vulnérabilité des individus quâà celle des communautés ou associations au sein des Ãtats. Quant aux concepts du « Post-Colonialism » en général, voir le glossaire de Bill Ashcroft, Gath Griffiths and Helen Tiffin (Ed. Câest pourquoi la philosophie politique, dans le contexte africain, doit poser cette question fondamentale, à savoir si doit être maintenu lâÃtat dont la structure de base, et non les processus de consolidation, demeure un héritage colonial. Universelle, parce que les principes de liberté et dâégalité sont des principes universels. Le préambule en donne la confirmation : Les Ãtats membres de lâOrganisation de lâunité africaine « tenant compte des vertus de leurs traditions historiques et des valeurs de civilisation africaine qui doivent inspirer et caractériser leur réflexions sur la conception des droits de lâhomme et des peuples et reconnaissant que, dâune part, les droits de lâhomme sont des attributs de la personne, ce qui justifie leur protection internationale et que, dâautre part, la réalité et le respect des droits du peuple doivent nécessairement garantir les droits de lâhomme (â¦) sont convenus de ce qui suit ». Rien que le passage du pouvoir colonial au postcolonial aurait pu constituer un dossier important des écrits sur la décolonisation et enrichir la mémoire collective. Le pouvoir politique en Afrique: Pourquoi est-il si difficile de renoncer au pouvoir? Il remettrait en question lâunité de la pensée africaine déclarée par la pensée africaine elle-même et serait châtié de sa témérité. African Perspectives, Accra, Sub-Saharan Publishers, 2013. Câest pourquoi, pour une théoÂrie de la légitimation de lâÃtat postcolonial, toute pensée de lâidentité culturelle doit être rejetée. Voir un plus ample développement notre « Identität : Evolution oder Differenz / Identité : Ãvolution ou différence ». La liberté et lâégalité ne sont que des principes formels. Exacte réplique de lâattitude coloniale qui consiste généralement à dénier en bloc aux Africains tout ce qui relève de la culture humaine, cette position en prend le contre-pied. 14 Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, suivi du Discours sur la négritude, Présence africaine, 1955, éd. Occupée par la recherche de son identité, la pensée africaine pouvait laisser le plus grand représentant du système colonial, lâÃtat postcolonial, déployer sa puissance et pactiser avec la pensée culturaliste, et au besoin lâimposer quelquefois avec la complicité tacite de lâex-métropole qui y a bien vu « lâopium » dont le nationalisme culturel a eu besoin pour se détourner de lâurgence politique. Auquel cas, le conseil délibératif de la palabre ne serait pas une délibération entre des personnes libres et égales, mais obéirait à un principe gérontocratique. Auteur et éditeur de plusieurs articles et ouvrages, entre autres : Naturalismuskritik und Autonomie der Ethik (1988), Identité : Évolution ou Différence (Éd.) Voir. Voir pour cela, Souleymane Bachir Diagne, « Philosophie africaine et Charte africaine des droits de lâhomme », in. Câest perdre sa dignité dâhomme, dirait Rousseau. 20 Nous renvoyons ici à lâexcellent article de Pieter Boele van Hensbroek, « Le « tournant démocratique » dans la philosophie africaine contemporaine », in Critique, tome LXVII, 2011, p. 650-663 qui présente le débat africain sur la démocratie de façon très synthétique. Ceci est vrai de lâAfricain aussi. Bien avant toutes les meilleures promesses de développement économique et culturel et de mieux-être, ils préféreraient les deux principes de liberté et dâégalité. 24En négligeant la prise en compte de la question de légitimité de lâÃtat et en se concentrant presque exclusivement sur lâautonomie culturelle, les sciences sociales et la philosophie ont conduit la pensée africaine à un redoutable réductionnisme, voire à un cul-de-de sac. de l'organisation politique de l'Afrique (relations interafricaines, regrou-pements, etc.). Rien que le passage du pouvoir colonial au postcolonial aurait pu constituer un dossier important des écrits sur la décolonisation et enrichir la mémoire collective. 15Que les politiques, lors des indépendances, aient opté pour la conservation des frontières héritées de la colonisation câétait un choix politique et pragmatique, même si on peut dire aujourdâhui, avec le recul, que cette option nâétait pas la seule disponible et quâelle nâétait pas sans alternative pour des gens qui, tous, parlaient de lâunité africaine. Il sâagit dâAchille Mbembe, de Souleymane Bachir et de Pieter Boele van Hensbroeck. La protection de lâindividu passe par les droits du peuple (!) 18Si le colonialisme est condamnable, accepter et assumer tacitement son héritage, lâÃtat moderne africain, sans le questionner, lâest tout autant. 23 Voir un plus ample développement notre « Identität : Evolution oder Differenz / Identité : Ãvolution ou différence », op. Seulement, il y est parvenu en se référant à des textes de grands auteurs, parfois même à de grandes figures républicaines françaises, défenseures de la liberté et de lâégalité, mais uniquement quand il sâagit de LâEurope et des Européens. ET STRATÉGIE ÉCONOMIQUE. It publishes original research articles in all areas of the discipline, plus critical readings, review articles, short book reviews, and survey articles on specific topics which synthesise existing scholarship. Il peut se formuler ainsi : la démocratie existe en Afrique, mais elle est différente parce que la ou les culture(s) africaine(s) est (sont) différentes. Mais je ne veux pas non plus me perdre dans un universalisme décharné. La querelle entre les différentes positions sur la philosophie en Afrique nây change absolument rien. Comment expliquer ce choix et quels arguments pouvons-nous avancer en faveur de ce dernier ? 26 Rappelons que lâarticle 2 stipule : « Toute personne a droit à la jouissance des droits et libertés reconnus et garantis dans la présente Charte sans distinction aucune, notamment de race, dâethnie, de couleur, de sexe, de langue, de religion, dâopinion politique ou de toute autre opinion, dâorigine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ». (Donc, il doit y en avoir de négatives aussi. Il empêche que soient reconduites comme allant de soi les fonctions de lâÃtat colonial sous la forme de lâÃtat postcolonial qui se fait instrument de développement, instrument de défense dâune culture africaine inexistante, dâune identité culturelle à créer. 5Les deux dimensions de lâaction humaine, individuelle et institutionnelle, peuvent faire lâobjet de deux types dâapproches différents : une approche descriptive, dâun côté, et une approche normative, de lâautre. 1998 ; La Vie des normes et l’Esprit des principes (1995), Diversité humaine, Multiculturalisme, démocratie et citoyenneté (Éd.) Il ne reste que les droits égaux et les libertés égales pour légitimer lâÃtat africain postcolonial. En dâautres mots, comment justifier le choix des principes de la coexistence politique dans des conditions de pauvreté et parfois de dénuement extrême ? Ne prescrivant à lâindividu aucun devoir particulier envers les entités quâelle énumère, elle ne saurait servir à justifier a posteriori lâimposition dâun de ces devoirs. Une chose ne peut être maîtresse dâune autre chose. Le parti au pouvoir en Afrique du Sud, le Congrès national africain (ANC), se réunit à partir de samedi pour élire le remplaçant du très controversé Zuma. L’Afrique des pouvoirs et la démocratie Si après la Seconde guerre mondiale, avec les élections de 1946-1947, l’Afrique connaît la << politique >> qui succède au despotisme colonial de la période précédente, en particulier dans le domaine francophone, la chute du mur de … HomeNuméros39-40Du lointain si prochePostcolonialité et légimitité du ... Lâobjectif de la présente contribution est le suivant : démontrer que la pensée panafricaine et toutes les philosophies de lâidentité africaines sont peut-être intéressantes pour une compréhension de lâAfrique moderne, mais que, face à la question de la légitimité de lâÃtat postcolonial, elles ne peuvent être dâaucun secours parce quâelles relèvent dâune anthropologie réactive qui a conduit lâAfrique à la défaite politique. Amoako Boafo a d’ailleurs vendu un portrait de 2m de haut «Baba Diop» à 1 million 100 dollars, lors d’une vente aux enchères chez Christie’s. Si lâon veut, câest une herméneutique à la fois située, mais à portée universelle. Lâarticle 27 (1) peut ainsi sâanalyser comme une simple « disposition-cadre » et, comme telle, nâest pas plus attentatoire aux libertés de lâindividu que ne le sont les dispositions précitées de la Charte Internationale des Droits de lâHomme. En cela lâanthropologie kantienne peut lui servir de modèle dans la mesure où elle demeure une anthropologie minimale, mais fondamentale, qui situe lâhomme entre lâanimal et lâesprit pur, faute de point de comparaison 8. Il sâagit donc du choix politique, du choix dâun Ãtat de droit, réquisit de toute démocratie. 54Malheureusement, il se trouve encore des écrivains juristes ou politologues pour défendre la pensée africaine ou des idéologies africaines qui « affirment lâhomme noir comme refus de lâexploitation et souci du progrès » 25. Les Ashanti et les habitants dâAbomey en Afrique de lâOuest ainsi que des commerçants, descendants dâEuropéens ou non sur toute la côte Ouest africaine témoignent déjà de cette appropriation. 49 4 minutes de lecture. 1 Nous utilisons ici le terme postcolonial dans un sens historique et politique. Le lecteur pourra bien se demander ce que cette ébauche de théorie a dâafricain. Si l’on aborde le politique en Afrique sur le court terme, il semble exister une sorte « d’exceptionnalisme africain ». En effet, sur des enjeux majeurs comme l’État, l’exercice du pouvoir, la nature des régimes politiques, les rapports entre gouvernants et gouvernés, c’est en Afrique qu’ils semblent le plus poser problème, aussi bien empiriquement qu’au plan de l’analyse. La littéÂrature sur lâAfrique regorge dâexcellentes analyses dans ces branches. Or, on peut difficilement imaginer des Africains qui, toute chose étant égales, et ayant une meilleure alternative, préfèrent le régime de lâÃtat postcolonial dans sa forme actuelle, avec toutes ses brimades, à la vie en liberté. Cependant, la question de la légitimité du pouvoir nâa nullement la prétention dâesquisser une théorie générale de lâÃtat, câest-à -dire une théorie politique complète. Comme le formule Niklas Luhmann à la suite de Max Weber, la légitimité étudie pourquoi des individus, rationnels par ailleurs, se soumettent à lâautorité de tel ou tel pouvoir. Comme lâécrit un commentateur de la Charte : « les auteurs de la Charte ont voulu éviter lâindividualisme forcené, lâirresponsabilité et lâégoïsme qui menacent les sociétés africaines contemporaines. Bref, placés dans une situation hypothétique et informés sur ce que les Ãtats leur réservaient aux lendemains des indépendances, quels principes de coexistence politique ou de vivre-ensemble auraient-ils aimé voir gouverner leurs institutions publiques ? Nous étions en 1982 et les choses nâont guère changé. 40Peu de gens apprécieraient lâesclavage, la soumission ou la servitude, même au nom du développement social et économique, même au nom des dites valeurs africaines pour lesquelles ils préféreront vivre libres plutôt que mourir. De la société africaine traditionnelle à la société moderne, le pouvoir politique a toujours été considéré comme un instrument que la tradition ou le peuple donne à un homme, une femme ou un groupe d’Homme pour qu’il contribue au bien être de toute sa communauté. Copier William Lapierre Jean, « 6 - Le plurilinguisme et la politique en Afrique », dans : , Le Pouvoir politique et les langues. Ils appellent à se remplir de contenus qui ne peuvent provenir que de la culture ambiante quotidienne. On peut bien comprendre le souci de revaloriser les cultures africaines précoloniales. Caractéristique de la pensée de ces trois est la référence à Kant, plus précisément au cosmopolitisme kantien, mais aussi à la dimension universaliste de sa pensée. Ce qui signifie que nous pouvons analytiquement décrire lâaction humaine dans sa double dimension, i.e. Sciences Sociales en Afrique, CODESRIA que nous remercions pour cet appui ... à‑vis du pouvoir contemporain, leur utilité, leur pertinence, leur entregent, ... Il reste le pivot symbolique de la vie politique … 41Le refus de toute domination implique non seulement le refus de la domination coloniale et postcoloniale, mais aussi celui dâarguments anthropologiques anticoloniaux qui se veulent des réponses aux préjugés coloniaux qui enferment ladite pensée africaine dans un immobilisme total et constituent, pour lâessentiel, lâunivers mental et intellectuel de la compréhension de soi en postcolonie. « à propos des écritures africaines de soi », Dire que lâÃtat moderne est importé en Afrique nâinterdit pas de prendre en considération la comple, Nous renvoyons ici à lâexcellent article de Pieter Boele van Hensbroek, « Le « tournant démocratiqu, Voir pour cela, Souleymane Bachir Diagne, « Philosophie africaine et Charte africaine des droits de, On trouvera une position similaire chez Paulin, , pionnier de la critique de lâethno philo, Voir un plus ample développement notre « Identität : Evolution oder Differenz / Identité : Ãvolutio. Elles se divisent, grosso modo, en deux groupes : celles qui sont dâobédience empiriques et celles qui sont normatives. Dans toute la littérature sur lâAfrique, de la politologie à la discussion sur la philosophie africaine, on ne trouve presque pas, provenant des Africains, de réflexion sur les thèmes de la liberté et de lâégalité, presque pas de littérature engagée ou tentant de réfléchir sur lâÃtat en général et mettant en avant la question philosophique de la liberté et lâégalité politique. (2015) ; Systèmes psychiques et systèmes sociaux (Éd.) 17 Robert Nozick, Anarchie, Ãtat, Utopie, PUF, (trad. Deuxièmement, la référence à la culture ou aux cultures des sociétés africaines, plus hypothétique que réelle, prend entièrement la place du droit. DANS LA TRANSITION DÉMOCRATIQUE. Pour ne prendre que deux exemples au hasard, Une Couronne pour Udomo (Paris, Stock, 1958) de Peter Abrahams posait déjà le problème de lâÃtat africain et en décrit déjà certains aspects bien avant les indépendances. Il contribue à soulever une question très largement discutée, non seulement parmi les philosophes, mais par tous ceux qui se préoccupent des questions politiques en Afrique : la question de la démocratie et des droits de lâhomme. Nombre de spécialistes contemporains définissent la science politique comme l'étude du pouvoir. , London, W. B. Whittingham & Co., 1887 ; 1888 ; University of Edinburgh Press, 1967 ; reprint of 1888 edition, Baltimore, Maryland: Black Classic Press, 1994 ; , London, C. M. Phillips, 1908 ; reprint Baltimore, Maryland: Black Classic Press, 1994 ; West Africa Before Europe: and Other Addresses. Il y a pire : soutenir que certains éléments constitutifs des cultures africaines peuvent se retrouver en dehors de lâAfrique et remettre en cause la spécificité supposée africaine dâéléments culturels ou anthropologiques communs répandus dans dâautres cultures humaines, câest déjà porter atteinte à la thèse de la spécificité des cultures africaines et de leur grandeur. 19Dâaucuns penseront exagérée cette qualification faite par Aimé Césaire de la colonisation qui se poursuit sous lâÃtat postcolonial. Coloniser, exterminer. Voir toute la conclusion de lâouvrage. Les incohérences de la Charte africaine des droits de lâhomme et des peuples illustre bien cette défaite qui, dâune certaine manière, repose sur une métaphysique essentialiste et de lâenfermement culturel. 39Il sâagit là dâun moment négatif du choix des principes de liberté et dâégalité impliquant des droits opposables à lâÃtat, donc des principes de non-ingérence, de libertés négatives. Câest au nom de la liberté et de lâégalité que se légitimait le combat contre la colonisation, contre toutes les formes du néo-colonialisme, que bon nombre dâAfricains ont été emprisonnés, torturés, ont pris la route de lâexil et quelquefois perdu leur vie, et avant cela, leur projet de vie. "Pour le moment, il n'est pas dans la politique active", affirme à l'AFP l'un de ses fidèles, son conseiller diplomatique Barnabé Kikaya bin Karubi, qui confirme que M. Kabila n'a pas l'âge de faire le deuil du pouvoir. 50On le voit clairement, lâunivers symbolique, culturel, confère à chaque démocratie vivante et vécue une coloration particulière qui donne à chaque démocratie une culture politique particulière, malgré lâexistence des mêmes principes démocratiques.
Prix Lpg Belgique 2020, Acheter Une Maison Aux Usa Sans être Résident, Météo Sallanches Heure Par Heure, Management Stratégique Et Opérationnel Pdf, Piges Mots Fléchés, Hotel Spa Ile Aux Moines,